Les étudiants dans le camion-pavillon à Prague

@ Philippe Quesne

Le pavillon Ecoles : Neuvième Ecole

Le pavillon "Écoles" français : La Neuvième école

Le pavillon des étudiants à Prague est le fruit d'un long processus de création commencé en octobre 2018 à Nanterre-Amandiers. De l'idée d'une île a émergé l'idée d'itinérance, de voyage, concrétisée par une scénographie mobile, un camion transformé, lieu de rencontres.

L'équipe estudiantine a affiché son intention directement sur le camion :

La 9ème école - Promo Zéro

Qu’est-ce qu’une école de scénographie ? Qu’est-ce qui peut faire école ?
Huit étudiants, huit formations, huit regards singuliers sur la scénographie et pourtant une seule entité : « la 9ème école ».
Entre utopie et fiction trouver à faire groupe : apprendre de la diversité, se nourrir des savoirs des autres et tenter d'imaginer et d'inventer ensemble.
Mais pour qu'une telle école croisée existe, ne lui faut-il pas une forme adéquate ? Une forme qui dépasse la fixité habituelle des lieux d'enseignement et les séparations qui existent de fait entre nos écoles ? Ne pourrait-on pas inventer une école sans lieu fixe, sans nécessité de se dé-finir et de délimiter son territoire mais qui ne fonctionne qu'à condition de rester en mouvement ? Une école de la mobilité, qui se déplace et se laisse constamment déplacer.
Son voyage démarre au Théâtre Nanterre-Amandiers où ont eu lieu nos premières rencontres mais aussi nos premiers déplacements. Car chacun de nous a un peu bougé - dans sa conception de la scénographie, dans ses attentes, dans ses modes de faire – le long de ces mois passés au contact des autres : autres étudiants, autres contextes, autres interlocuteurs (une scénographe, une dramaturge, un metteur en scène, une cheffe d’atelier, une chargée des relations avec les publics...). Un déplacement qui apparaît comme une force, une dynamique à conserver plutôt que comme une simple transition à dépasser. Penser alors une école qui circule, fait place aux bifurcations et accepte d’emprunter des chemins.
(Une école qui se veut précisément transitoire, en transit.)
L’itinérance comme pensée d’un métier. Car le scénographe se déplace, s’adapte, comprend les lieux, en absorbe les données pour les transformer en nouvelle spatialité.
Son école doit donc avoir le mouvement comme méthode, la porosité comme qualité et les métamorphoses infinies comme seule finalité. À la manière d'un organe vivant, elle capte des matières étrangères, les ingère et les transforme en nourriture nouvelle.
Notre école possède ainsi ses propres organes vitaux : un cerveau, lieu d’enregistrement et de régie, et un intestin « le deuxième cerveau », espace de la compréhension sensitive et de la perception sensible.

Le corps même de cette école provient des matériaux mis à disposition dans les lieux dans lesquels elle s’installe.
Des matériaux ressaisis, réutilisés différemment, transformés et ouverts à de nouveaux emplois. Ils deviennent – ainsi que le corps qu'ils composent ensemble - porteurs de nouveaux récits qui génèrent de nouvelles formes.
À la fois camion et organisme revivifié, revenu d'un voyage mi réel-mi fictif, la « 9ème école» ne rejoint pas à Prague son point d'arrivée et d'arrêt mais celui d’une étape, d'une pause pour recommencer et pour se déplacer au contact de nouvelles rencontres. Faire de ce corps un lieu tout à la fois fixe et mouvant, ouvert et invitant. Chaque jour, de nouvelles propositions y seront à découvrir, chaque jour des savoirs pourront y être partagés. Un lieu convivial où la décélération est permise, où mouvement permanent ne rime pas avec vitesse et urgence de production. Une boite à outils nomade où les expérimentations peuvent prendre leurs temps. Un espace-temps au croisement des moments qui, à la fois, amène et expose une mémoire que vous trouvez ici sous vos yeux et ouvre des horizons nouveaux grâce aux échanges que nous aurons avec vous.

Ce lieu est aussi à vous,
Nous vous souhaitons la bienvenue.